La vie de l’imam cheikh al-Islâm Ibn Taymiyya
Abû al ‘Abbâs Ahmad Ibn ‘Abd al Halîm Ibn Taymiyya, né à Harrân en 1263 (661 de l’Hégire) et mort à Damas en 1328. Ibn Taymiyya vécut dès l’âge de sept ans à Damas où son père avait émigré. Il y connut une jeunesse féconde ; très tôt, il apprit par cœur le Coran et s’attacha à assister aux séances où était enseignée la tradition du Prophète e. La science s’est mélangée à son sang et à sa chair tel que le dira al Bazzâr qui ajoutait : « il n’est pas un être sensé qui doute de ce qu’Ibn Taymiyya est un des gens au sujet desquels le Prophète e a annoncé qu’ils étaient envoyés à la tête de chaque siècle pour rénover la religion. » Les connaissances d’Ibn Taymiyya furent très poussées, dans toutes les disciplines auxquelles il s’était intéressé.
En matière de tradition, Ibn Radjab disait de lui : « Si ce n’était que la perfection sort du cadre de l’humain, j’aurais dis que tout hadith qu’Ibn Taymiyya ne connaît pas n’en est pas un. » En matière de droit, il fut tellement puissant et conscient de sa puissance qu’un jour, alors qu’il avait un entretien avec les oulémas faisant autorité dans chacune des quatre écoles sunnites, Ibn Taymiyya leur dit : « Sachez que je suis plus savant que chacun de vous dans la connaissance du droit de l’école à laquelle il appartient. » Mais ses connaissances étaient encore plus vastes en matière de droit hanbalite. Sa force ne se limitait pas à la connaissance du droit et de la tradition. Il était l’un des plus grands docteurs spécialisés dans la connaissance des croyances et doctrines, se prévalant de l’islam ou non, religieuses ou philosophiques, il avait même une connaissance parfaite des croyances de l’Antiquité. Il nous légua une science monumentale bien conservée dans son ouvrage les fatâwâ qui composent le gros de son œuvre et qui, éditées et publiées par les soins du roi Fayçal d’Arabie, dépassent les trente volumes.
Ibn Taymiyya fut emprisonné à maintes reprises pour ses positions et sa défense de la vérité. Lorsqu’il fut emprisonné pour la dernière fois, il demeura en prison jusqu’à sa mort, après avoir été privé de plume, de papier et d’encre pendant les cinq derniers mois. A sa mort, le cortège funèbre qui accompagna sa dépouille ne laissa aucun doute sur sa grande popularité. Il avait été chef de la madrasa hanbaliyya. Hormis ses déboires avec les gouverneurs, dus souvent à des accusations mensongères d’anthropomorphisme, Ibn Taymiyya avait pris part de façon très active à la propagande pour la lutte contre l’invasion Mongole.